CIVILITES.

 

 

Mes hommages Madame la Marquise.
Mais où avez-vous mis la chère Lise
Qui semblait la plus exquise
D'entre toutes les banquises?
Non, je rêve, ici, Monsieur le Marquis,
Fatigué par une fougueuse vie
Passée en intrigues pour être anobli
Mais qui au seuil, paraît inaccomplie.

 

Belle journée Madame la Baronne!
Etes-vous toujours aussi friponne
Avec le mari de votre bonne
Qui à tous vents le fanfaronne?
Bien le bonjour Monsieur le Baron,
vous avez les plus beaux caleçons.
Ma femme, sans faire de façon,
Me l'a dit hier, grand polisson.

 

Nos respects, Madame la comtesse.
Ô diable! Que vous êtes déesse
En ce grand jour de liesse
Qui cède, entier, son corps à l'ivresse.
Vous voir me met en joie Comte
Car il faut que je vous raconte
La partie de bébêtes qui montent
Que j'ai livré sans aucune honte.

 

Je suis comblé Madame la Duchesse.
Mais que vois-je, est-ce la sécheresse
Qui met votre oeil en détresse,
Ou bien une envie qui presse?
A nous deux, cher Grand-Duc.
Je n'ai pas vu votre aîné, Luc,
Qu'un déluge de régents éduque,
Sans changer sa mine caduque.

 

Encore un bébé Madame la Princesse?
Je suis toujours stupéfait des prouesses
Qui vous mènent à autant de grossesses.
Le Prince serait-il un lapin express?
Vous êtes-vous senti obligé Monsieur le Prince?
Pourtant, je vois que votre sourire grince,
Je sais bien, ce n'est pas une affaire mince
Que d'avoir à me serrer la pince.

 

Nos civilités Madame l'Impératrice.
Mais, entre nous, votre goitre plisse
Et vos deux opulents seins glissent
Par dessous votre chaude pelisse.
Avé César, Monsieur l'Empereur.
J'ose déposer tous mes honneurs
A vos pieds dont, ma foi, la grandeur
N'a rien à envier à votre hauteur.

 

Mais qui dira, un jour, à Germaine,
" Bien le bonjour Madame la Reine.
Vous parlez d'une divine aubaine
Que de pouvoir vous conter fredaine. "?
Et qui, par hasard, dira de moi,
" Que vous êtes bon, Ma Majesté, Mon Roi.
La réussite de ce festin nous laisse sans voix.
A vous revoir, donc, une très prochaine fois. "?

 

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